Depuis
les années 70, la politique scolaire tend à privilégier le
point de vue des experts en pédagogie. On néglige les savoirs élémentaires,
on se méfie des professeurs, on entend faire de l'école un "lieu
de vie", on dénonce le conservatisme des Anciens qui voudraient barrer
la route aux Modernes en défendant une école du passé.
Et si l'opposition entre conservatisme et modernisme n'était qu'une habile
façon de masquer les véritables enjeux de la politique scolaire
? L'école a pour vocation de transmettre les savoirs et les oeuvres. En
renonçant à cette exigence, l'idéologie qui a cours aujourd'hui
mesure-t-elle vraiment les risques qu'elle fait peser sur l'école de demain
? Plutôt que d'encourager cette fuite en avant, une politique d'éducation
raisonnable doit retrouver les équilibres fondamentaux dont l'école
a besoin.
Par Laurent Jaffro et Jean-Baptiste Rauzy,
Flammarion, 267
p.